paroles du bout du monde

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Keyword - inspiration poétique -

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lundi 15 octobre 2007

Impressions soleil levant sur le Taj Mahal

Le réveil du Taj Mahal appartient à ceux qui se lèvent tôt. On traverse une entrée gigantesque et la silhouette du mausolée se dévoile aux premières lueurs de l'aube. Un long bassin chatoyant s'étire jusqu'au tombeau blanc.
Fascinant assemblage de pierres et de blocs de marbre qui m'hypnotise un peu plus à chaque nouveau pas.
Folle construction d'un roi fou, fou amoureux de sa femme.
Symbole de l'amour absolu et de la démence qui peut agiter le coeur d'un homme inconsolable.
Les jardins et bassins rectangulaires contrastent avec les courbes ondoyantes des domes. Overdose d'harmonie dans ce complexe à la symétrie parfaite où la mort n'a aucunement entâché un amour éternel.
L'histoire est cruelle et un destin tragique attendra le constructeur du mausolée blanc. Roi déchu, Shah Jahan finira emprisonné avec dans sa cellule une petite lucarne comme unique compagnon. Une simple fenêtre d'où, ironie du sort, il pouvait contempler la construction de sa vie dédiée à son épouse défunte.
Beaucoup de constructions humaines impressionnent par leurs proportions démentes, leurs tailles défiant les lois de la physique mais bien peu font soulever le coeur et vibrer au plus profond de soi. Le Taj Mahal appartient à ce monde-là. On peut en faire le tour plusieurs fois et rien n'apaisera le feu intérieur et le tourbillon de sensations qui vous submergent. Je m'assois pour rassembler mes émotions. Le mausolée envoûte ses pensionnaires d'une aura bienveillante, érode les esprits les plus vifs et réveille les coeurs les plus doux.
Je marche une dernière fois autour du mausolée blanc, désorienté par ces mêmes sentiments qui m'ont envahi plusieurs heures plus tôt ; dès les premières secondes où j'ai pénétré dans l'enceinte du Taj Mahal. Je repars avec l'illusion d'avoir vécu un rêve. Un rêve où je parcourais un chemin pavé de marbre blanc. Un rêve où je m'arrêtai pour m'adosser à l'abri d'une alcôve sur un palais doux comme la soie.

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Sur ces images angéliques à la blancheur éclatante, se termine notre périple indien. On a simplement picoré quelques miettes de ce pays regorgeant de culture et de vie. Bien malhonnête est celui qui en un mois se vante d'avoir visité l'Inde. Cette courte parenthèse a ouvert une brêche dans nos esprits, une fissure qu'il faudra combler en revenant. Pour découvrir d'autres facettes, d'autres paysages et d'autres gens du sous-continent indien. Et surtout pour vivre de nouvelles aventures que seul l'Inde peut offrir.

vendredi 28 septembre 2007

En traversant la vallée de Spiti

On continue un rêve. Un rêve qu'on vit les yeux ouverts. La magie du voyage opère. Une vallée chasse l'autre et en douceur la jeep passe de la vallée de Kinnaur à la vallée de Spiti. La végétation s'est évanouie, la lumière caresse la roche et se tamise sur la terre couleur sable. Une couleur uniforme, des espaces gigantesques, des montagnes comme des titans, seuls propriétaires de ce recoin du monde.

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Près de la rivière, quelques âmes se sont regroupées dans le village de Tabo où nous passons la nuit après avoir visité le vieux temple bouddhiste. En fin d'après-midi, une coupure d'électricité nous prive d'un évènement symbolique : la finale du championnat du monde de cricket entre 2 nations jadis réunies, l'Inde et le Pakistan.

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Le lendemain, nous reprenons la route le long de ces pentes de couleur uniforme qui procure un bien-être profond. Quelques arbres ont tenté de grandir près du cours d'eau mais les feuilles jaunissantes, comme un cri d'alarme, témoignent de la difficulté d'adaptation dans les interstices hostiles de la roche.

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L'attraction principale de la journée est un monastère bâti sur les éperons rocheux d'une colline. De lacets en épingles à cheveux, chaque virage nous fait gagner quelques mètres sur la montagne et la route devient de plus en plus aérienne. La vue se dégage et dévoile quelques habitations de pierres blanches dans la paroi convexe de la colline. La crête déchiquetée sous fond de ciel bleu a été domptée par le monastère. Accès périlleux par des escalier pavés aux marches inégales. On baisse les yeux et l'impression extatique de dominer la large vallée dans laquelle l'expression capricieuse de la rivière se manifeste par de nombreuses ramifications qui partent et convergent à nouveau. On lève la tête et près du ciel, la silhouette enneigée de montagnes pas suffisamment hautes pour passer à la postérité.

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C'est non loin de quelques-uns de ces monts saupoudrés que nous passons la nuit. La peinture jaune gondolée du panneau de bienvenue affiche 225 âmes à l'entrée du petit village de Mudh. Une tache blanchâtre sur les pentes douces de la vallée.
Une vue haletante.
Des fourmis dans les jambes, je pars fouler cette terre. Plus j'avance et plus l'amplitude du décor s'exprime. Tranquille et insouciant, je rôde jusqu'au crépuscule.

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Direction Kaza, un gros village au carrefour de la vallée de Spiti, du monastère perché de Ky et du plus haut village du monde, le village de Kyber à 4200m d'altitude. Cette route inconnue est un trait d'union entre un ensemble de sensations enivrantes qui emplissent nos esprits.
Depuis Kyber, nous redescendons à pied vers le monastère de Ky. Nos pas attachés au bout d'asphalte, nos yeux s'égarent, scrutent, observent. Nous nous délectons de cette nature stérile merveilleusement belle. Harmonie de forme qui fuit dans l'amas de constructions érigées sur le sommet d'un talus qui sonne la fin de notre balade.

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Nous quittons Kaza et la neige se fait de plus en plus pressante, jusqu'à devenir envahissante. La route monte en lacet jusqu'au col de Kunzum. Des drapeaux à prières rouge, blanc, bleu, vert et jaune tremblent frénétiquement. Un petit monument bouddhiste pour rappeler que nous sommes dans l'Himalaya. Les sommets d'un blanc immaculé nous le rappellent encore plus.

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La neige s'appauvrit et la verdure réapparait tandis que nous descendons vers Manali. Fin d'un beau détour à l'écart de l'agitation citadine indienne. Une parenthèse dans un autre monde que certains ont élu comme terre d'accueil.

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vendredi 17 août 2007

Inspiration poétique sur les montagnes jaunes

17 heures de train entre Guilin et Tunxi aux portes des montagnes jaunes. Nous n'avons que trois billets couchettes et nous pensions pouvoir voyager à 4 dans les wagons-lits. Mais des contrôleurs veillent à l'entrée du wagon-restaurant qui fait le lien entre les wagons-couchettes et les wagons normaux et interdisent les voyageurs de passer d'un type de wagon à l'autre. Nos plans tombent à l'eau. Un d'entre nous voyagera dans un wagon normal tentant de se trouver une place assise au milieu de la cohue et c'est Pierre qui a tiré le mauvais numéro.
Nous arrivons à 5h du matin et prenons l'hôtel le plus proche de la gare. A l'extérieur, des minivans assurent les rotations entre la ville et l'entrée du parc des montagnes jaunes à 1h30 de là. Beaucoup de touristes chinois arrivent par train et enchaînent directement le trajet en bus. Lorsque la dernière place assise est remplie, le chauffeur démarre.
A l'entrée du parc, des bus partent pour accéder aux 2 chemins (est ou ouest) qui conduisent au sommet. Chacun des accès est muni d'un téléphérique et permet de sauter l'étape harassante et matinale des escaliers. Nous optons pour la route ouest et pour la montée en téléphérique malgré l'attente impressionnante de 3 heures. Le massif des montagnes jaunes est le plus célèbre et le plus visité de Chine et on en fait l'expérience parmi la foule amassée devant les tourniquets. Vers 12h nous décollons vers les cimes du massif.
Les poètes à la poursuite de leur muse perdue ou les peintres captant les impressions de la secrète alchimie de la roche inerte et des pins puisent leur inspiration dans ces montagnes et diffusent leurs oeuvres dans toute la Chine. A certaines périodes de l'année un parterre de stratus baigne les pics et complète la symphonie du massif.

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Les escaliers arpentent les lieux et partent en direction des pics les plus majestueux. La forme particulière des pins et leurs branches étagées pointent et sourdent des amas rocailleux. L'opposition des lignes arrondies et lisses de la pierre et des branches noueuses des arbres dessine les notes d'une symphonie. Nos yeux rythment la cadence et les appareils photos immortalisent quelques moments privilégiés. Je n'ai pas pris de chevalet, de pinceaux et de tubes de gouache mais ma mémoire gardera les impressions de ce savant mélange de couleurs.

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Comme un grand film, ça ne se résume pas, ça se voit et ça se vit. Oublier l'extraordinaire attente du téléphérique, balayer la fatigue d'une nuit passée dans un train bondé, les montagnes jaunes n'élèvent pas que les sens des poètes et des peintres et apportent joie et sérénité à quiconque les arpente.

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